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claramoley

Empowerment des femmes au travail: start with "how"

Article initialement publié sur Medium le 22 fevrier 2020 (vous pouvez suivre toutes mes parutions ici).


Comment (re)prend-on la main sur sa carrière ?





A quelques semaines de la parution de mon premier livre Les Règles du Jeu, c’est le moment de revenir sur les raisons qui m’ont poussée à l’écrire, ce qu’il porte, et ce qu’il peut vous apporter.


Parce que dans le fond qu’est ce qui m’a pris? De me lancer dans 200 pages d’écriture sur un sujet déjà tellement traité, commenté, étudié, qui fait l’objet de milliers de publications par an, dont se sont emparées les voix les plus puissantes (hello Sheryl!), inspirantes (hello Michelle!), et éclairées (hello Melinda!) de l’époque, d’y dédier tout un quart d’année (dont un été !), et des centaines d’heures de travail solitaire, avec en plus la conviction de pouvoir être utile ?

Il fallait que le moteur vienne de loin, et que j’aie vraiment quelque chose à dire.


L’angle mort


Ce qui distingue Les Règles du Jeu de tout ce que j’ai pu lire, entendre, voir sur le sujet jusqu’à présent, c’est qu’il commence par la fin. Par la réponse, la solution. Il ne s’attarde pas sur les « pourquoi » : il passe directement aux « comment ».


Il n’y a pas de « voici d’où ça vient » dans Les Règles du Jeu. Pas de théorie hors sol, pas de liste de stéréotypes, pas de démantèlement des causes, de recensement des biais, des comportements limitants, pas d’analyse de courbes. Il n’y a pas non plus de « il faut », de « ça devrait », de victimisation, ou de pointage de doigt.


Il n’y a que de l’actionnable, du concret , du factuel. Des conseils de terrain que l’on peut s’approprier immédiatement et mettre en pratique. Il n’y a que du « comment ».

C’est une approche pragmatique, ancrée dans le réel et pas dans l’idéal, tournée vers l’action et pas l’inspiration, qui part d’un constat — être une femme impacte une carrière — et propose des réponses.


Cette approche vient selon moi combler un vide, l’angle mort de l’immense majorité des productions sur le sujet. Parce que oui, on écrit beaucoup sur les femmes au travail, mais pour vraiment nous donner les moyens d’agir à notre échelle, il manque encore souvent l’essentiel.

Et c’est parce que je ne l’ai pas trouvé quand j’en ai eu besoin que j’ai décidé d’écrire ce livre.


Looking for the “comment”


Je ne suis pas née féministe, mais le suis devenue le jour où j’ai mis un pied dans le monde du travail. J’ai la chance d’être née dans un monde où être une fille était un fait, pas un sujet, et jusqu’alors les questions de « genre » ne m’avaient jamais concernée.


En commençant à travailler j’ai découvert qu’en réalité être une femme n’était pas neutre. Au contraire, cela impactait directement la façon dont on me percevait, celle aussi dont je me comportais, et donc celle dont j’évoluais ! J’ai découvert par exemple que je pouvais manquer naturellement de crédibilité même quand mes résultats prouvaient le contraire, que ma parole comptait assez peu pour être coupée régulièrement, que j’étais volontiers reléguée aux taches périphériques, mais aussi que quand il s’agissait de demander, de faire valoir, de dire non, ou de négocier, je devenais moi-même mon plus grand obstacle !


Devant ce constat, j’ai cherché des réponses. J’ai tout lu, écouté, visionné, sur le thème des « femmes au travail » à l’époque. Mais je n’ai rien trouvé. Parmi tous ces livres, articles, toutes ces vidéos, je n’ai rien trouvé dont je puisse me servir. Rien de transposable aux challenges que je rencontrais, rien qui raisonne avec mon quotidien.


Ces contenus étaient soit théoriques, dispensés par des universitaires érudits mais qui ne connaissaient pas l’entreprise de l’intérieur, soit « inspirationnels » et délivrés par des femmes aux carrières accomplies à qui je ne pouvais pas m’identifier.


Ce n’est pas qu’ils ne m’ont rien apporté, simplement une fois le livre refermé, ma réalité restait la même. De retour à mon bureau, assise sur ma chaise, derrière mon écran, avec mes emails, mes téléphones, mes collègues et mon chef, j’étais toujours au même endroit. Je n’avais pas bougé ! Pire, je n’avais aucune idée de quel pas faire en premier.

Entre ces « il faut » et moi, il y restait cet écart, celui de l’action, que je ne savais pas franchir.


Ce qui manquait partout c’était le « how ». Le comment faire, comment s’y prendre. Le par où ça commence, le « regarde, c’est par là ». Le comment passer de ma réalité à ce à quoi j’aspire, de mon quotidien à mon prochain meilleur pas, de l’inspiration à l’action, le comment construire un pont entre Sheryl et moi.

Ce qu’il y a de bien dans un livre, c’est qu’on peut prendre son temps. On peut entrer dans le détail de questions aussi complexes que l’égalité au travail pour proposer des réponses, définir les « comment », et construire des ponts.


Le “How”


Alors, comment reprend-on la main sur sa carrière ?


Adopter le bon mindset pour changer de posture. « Le travail, c’est pas l’école », et cela signifie deux choses. D’abord, que ce sont deux mondes distincts, deux planètes, et que s’en tenir aux méthodes de réussite du premier pour avancer dans le second est un contresens. Ensuite qu’au travail, tout est redéfini : le travail n’est plus une fin mais un moyen, être bonne élève peut devenir un frein, les compétences ne se résument plus à bien remplir ses fonctions, etc.

Par conséquent, s’extraire d’une posture passive pour valoriser son travail, demander ce que l’on veut, ou aller au-devant des opportunités, font partie des compétences fondamentales. Et comme toutes les compétences, elles s’apprennent.


Zoomer pour passer à l’action. Négocier, faire valoir, dire « non », … sont des compétences professionnelles. Mais parce qu’on ne sait pas toujours comment s’y prendre ni en quoi elles consistent, elles peuvent faire peur. Pour le savoir, il faut zoomer. Plonger dans le quotidien, dans le détail même du quotidien pour en décortiquer les situations une à une et déterminer les actions qui permettent d’en tirer profit. Et à chaque situation correspondent de petites actions, « micro », too small to fail, pour reprendre la main.


Contourner le facteur « genre ». Le genre est un facteur certes, pas une fatalité ! Sans se trahir, ni se transformer en homme, il existe des moyens de s’affranchir des freins que l’on s’impose, et de contourner les autres. Et pour ce faire, s’approprier les bons leviers de réussite — les règles du jeu !


Le livre des Règles du Jeu n’est donc ni une méthode du succès en dix étapes, ni un manuel de développement personnel. C’est un partage d’expérience qui a pour vocation de construire un pont entre tous les « il faut », et vous. Et de permettre à toutes celles qui le lisent de se dire « je peux le faire ! », et de le faire.


Le livre des Règles du Jeu est publié le 4 mars chez Dunod. Il est disponible ici !


***


Bonus


Vous êtes toujours là ? Faisons un pas de plus !


Je ne soutiens pas ici que les causes et les « pourquoi » aux inégalités n’ont pas d’importance en tant que tels. Identifier l’existence de biais cognitifs, l’apparition de stéréotypes de genre dès le plus jeune âge, ou les réflexes d’autocensure chez les femmes, et les chiffrer pour en démontrer l’impact, est essentiel pour éveiller les consciences, libérer la parole, et transformer la société en profondeur. Essentiel aussi pour interpeller les entreprises sans lesquelles aucun changement durable n’est possible.


Mais de toute évidence, il ne suffit pas d’identifier les causes pour les faire disparaître. Pour régler la question et classer l’affaire. Pourquoi ? Parce que ces causes sont si extraordinairement complexes qu’elles dépassent de loin le simple cadre de l’entreprise. Dans le fait de prendre la parole en public, de savoir dire « non », ou de demander une augmentation, il n’est pas question que de carrière : il est question de rapport à l’autorité, à l’argent, de désir de plaire, de faire plaisir, de la crainte de déranger, de décevoir, ou d’être rejeté, d’inconscient collectif, et de siècles d’histoire.


Se concentrer sur les causes, c’est en fait s’en remettre au temps long, celui de la loi et du changement des mentalités.

Or il y a urgence !


Notre carrière, c’est aujourd’hui qu’elle se joue, pas demain, pas quand la lente mutation des croyances collectives aura normalisé la présence des femmes aux postes de décision !

Et heureusement, on n’a pas besoin d’attendre de démêler toutes les causes pour s’attaquer aux effets. Pour identifier ce qui effectivement nous entrave au quotidien, nous empêche d’avancer, et déterminer les actions à mettre en place pour désamorcer ces blocages et s’en débarrasser.


On peut traiter les symptômes sans maîtriser les causes.

On peut répondre au comment avant de résoudre le pourquoi.


Le livre des Règles du Jeu est publié le 4 mars chez Dunod. Il est disponible ici !

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